Contrôles aux frontières : coup dur pour les transporteurs européens

De longues attentes aux frontières en Allemagne et en Autriche entraînent de très nombreux retards de livraisons. Les fédérations allemandes mais aussi néerlandaises de Transport lancent un véritable appel aux autorités. Les transporteurs commencent à faire leurs comptes.


Tout a débuté la semaine dernière avec le lancement par l’Allemagne de contrôles renforcés de sa frontière avec l’Autriche « afin de mieux canaliser le flot de migrants ». Dans le même temps, pour ne pas arranger la situation, l'Autriche et la Slovaquie ont également mis en place des contrôles et depuis l'Allemagne a renforcé ceux aux frontières avec la France et la République Tchèque.


« Nous constatons des retards pour tous nos camions, et c'est la même chose pour tous les acteurs du secteur », a expliqué à la presse Cora Bügenburg, directrice des opérations chez Allgeier Translog, transporteur allemand dont les camions sillonnent toute l'Europe. Si les camions prennent du retard, ils ne sont pas déchargés à temps, et sont moins vite disponibles pour prendre un nouveau chargement. Rapidement, on risquera "la pénurie de capacités", anticipe Mme Bügenburg, "et ça, ça fait grimper les prix".


Si les contrôles devaient être établis à toutes les frontières de l'espace Schengen, le manque à gagner pour les sociétés néerlandaises de transport routier par exemple serait de 600 millions d'euros par an, sur la base d’un retard d’une heure par passage de frontière, a précisé Renee Reijers, porte-parole de la Fédération néerlandaise des sociétés de Transport et Logistique (TLN).


La Bavière, région du sud de l'Allemagne la plus touchée par les contrôles jusqu'alors, est "à la croisée de nombreux axes de transport européens. Tout le trafic qui vient d'Italie, gros partenaire commercial de l'Allemagne, transite par l'Autriche et la Bavière.


La fédération allemande de la logistique DSLV fait valoir que les embouteillages font partie du quotidien des entrepreneurs de transport, et qu'en outre ils "peuvent dans une certaine mesure compenser", en planifiant des temps de trajet plus longs. « Mais des parcours alternatifs plus longs signifient des coûts supplémentaires », fait valoir Mme Bügenburg.


De la même façon, "quand un conducteur de camion est coincé dans les embouteillages, c'est du temps de travail payé", et les coûts s'en ressentent automatiquement, précise la DSLV. "Si les contrôles aux frontières durent des semaines, voire plus longtemps, les acteurs du secteur devront discuter avec leurs clients, pour discuter d'ajustements des prix", poursuit la fédération.


Déjà, les coûts vers le Royaume-Uni se sont renchéris sur fond de procédures de sécurité renforcées à Calais en France.

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15