Le Député Rémi Pauvros a remis à Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports, son second rapport sur le projet de Canal Seine-Nord Europe, après celui de décembre 2013. Sorte de feuille de route, il s’articule autour de 10 propositions sur la structuration du projet, son développement économique et son financement. Sur ce dernier point, pour aider au remboursement des 700 millions d’euros qui seront levés par l’emprunt (sur 4,7 milliards), le député propose la création d’une eurovignette sur les poids lourds transitant sur les autoroutes du Nord et de Picardie, situées le long du canal concerné.
« Il appartiendra à l’État de définir lesquelles, quels camions au juste, mais je ne pense pas qu’il n’y ait que l’A1 », a déclaré Rémi Pauvros à La Voix du Nord. « Vu la modicité de la somme envisagée (0,15 centime par tonne pour un Paris - Lille), cela ne semble pas poser de gros problème aux transporteurs » a-t-il ajouté pour rassurer le secteur du transport routier.
« Une péniche de 1 500 à 3 000 t émet trois fois moins de CO2 qu’un camion », a expliqué Rémi Pauvros à la presse locale. Or, dans notre région, 86 % du fret s’effectue par la route et 35 % des camions ne font que transiter. « Aujourd’hui, seuls 6 % du fret sont transportés par le fluvial. Si, avec le canal, on gagne 1 %, ce sera 200 000 camions en moins. »
Le député propose par ailleurs comme financement complémentaire un prélèvement envisagé sur les entrepôts « en bord à canal » avec un système d’abattement s’ils utilisent le ferroviaire ou le fluvial.
Le coût de ce projet, réclamé par le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, est évalué à quelque 4,5 à 4,8 milliards d'euros. Il s'agit de relier la Seine à l'Escaut par un canal à grand gabarit, d'où la dimension transfrontalière du projet. Début des travaux prévu en 2017.
