Back in USSR

Et si l’on se mettait un peu de Beatles pour commencer la semaine ? Leur Back in USSR, énergique et parodique, repris depuis par d’autres, comme Billy Joel ou Baba Yaga, s’impose en effet pour accompagner notre photo d’ouverture. Laquelle en aura bien besoin pour acquérir un peu d’éclat…


Car quoi de plus commun que ce Saviem SG 4, assez terne, photographié hors de tout contexte bien défini et manquant singulièrement de séduction ? De séduction peut-être, mais sûrement pas d’intérêt. Amateurs d’oiseaux rares, en voici un beau.


Ce petit camion, qui fut, avec le SG 2, parmi les plus diffusés en France aux alentours des années 70, n’a eu en revanche qu’une modeste carrière en Europe. A quelques exceptions près : l’Italie, un peu, avec le soutien d’Alfa Roméo ; l’Allemagne, bien moins qu’on n’aurait pu l’imaginer, avec le soutien de MAN ; la Tchécoslovaquie enfin, qui fut une réussite, avec une production sous licence chez Avia.


D’où la surprise de voir celui-ci porter une plaque d’immatriculation… russe. Pardon, soviétique ! Véhicule de démonstration ? Exemplaire dérobé en vue de servir de modèle à des copies locales ? Pas du tout. Ce SG 4 est arrivé là par la voie la plus officielle et la plus solennelle qui soit, la voie diplomatique. Ce modeste serviteur s’est en effet trouvé attaché à l’ambassade de France à Moscou de 1970 à 1975. Où il restera d’ailleurs, ayant finalement été cédé au Ministère russe du commerce extérieur.


Ce qui nous amène à évoquer les relations que les industriels européens ont pu entretenir, à l’époque, avec l’Union Soviétique. Relations parfois modestes, mais pas toujours, et bien plus régulières qu’on ne l’imagine aujourd’hui. Petit rappel en images.



Dans la série des contrats ponctuels, celui conclu par l’équipementier allemand Metz est exemplaire. Il portait sur deux grandes échelles destinées officiellement aux pompiers de Moscou. Mais pas n’importe lesquelles, elles étaient alors, avec leur 60 m, les plus hautes du monde. Pour les porter, les Russes avaient fait le choix d’un camion sur mesure, réalisé par Kaelble. Un 6x6 de 30 t à moteur suralimenté de 400 ch. Livrées en 1969, ces échelles n’ont cependant jamais servi à Moscou, ayant discrètement été affectées au cosmodrome de Baïkonour…



A l’inverse, cette colonne de Magirus Deutz 290 D 26 K, débarquant dans un port soviétique, n’a rien de ponctuel ou d’anecdotique. Elle représente rien de moins que l’avant-garde d’une armada de près 10 000 camions, achetés par les Russes en 1974 pour travailler sur le chantier de construction d’un gazoduc géant en Sibérie. Le contrat du siècle !



Bien qu’à une échelle plus modeste, les Français ont aussi entretenu des courants d’affaires réguliers avec l’URSS. Notamment Trailor et Lamberet pour les semi-remorques.



En camions, c’est surtout Unic qui a démarché, dès les années 60, et avec constance, parfois avec succès, le marché soviétique. Ce T 340 A 6x4 roulait ainsi, dans les années 70, sous les couleurs du transporteur d’état Sovtransavto, avec une semi également d’origine française.



Et aujourd’hui ? L’URSS n’existe plus, mais la Russie demeure et elle demeure même un marché de premier ordre que se disputent tous les constructeurs de véhicules industriels. Dont Renault Trucks, dont on voit ici un tracteur K 6x6 de nouvelle génération, surpris en plein travail, au cœur de la toundra, par une belle journée d’hiver.

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