LB76, le premier Scania moderne à cabine avancée

Alors que Scania vient de dévoiler ses nouvelles (et somptueuses) cabines R et S, il n’est pas inutile de rappeler d’où vient la marque en ce domaine.


Comme beaucoup d’autres constructeurs, Scania n’a pas immédiatement adopté, après-guerre, les conduites avancées, privilégiant les cabines à capot qui satisfaisaient pleinement ses clients d’alors.


Mais sous la pression d’une réglementation limitant en Europe la longueur des ensembles articulés à 15 m et celle des porteurs-remorqueurs à 18 m, la demande pour des poids lourds à cabine avancée est devenue suffisamment forte pour qu’une gamme soit ajoutée.


C’est ainsi qu’est né, en 1963, le LB76. Un camion qui reprenait la mécanique du L76 à capot, dont le 6 cylindres en ligne suralimenté de 240 ch, mais s’en différenciait par une cabine avancée aux formes légèrement bulbeuses. Sûrement pas la meilleure cabine que Scania ait conçu.



La cellule se trouvant juste au-dessus de l’essieu avant, l’accès en était difficile, s’effectuant en arrière de la roue, par l’intermédiaire de deux marches minuscules. Heureusement, le plancher n’était pas trop haut. Évidemment, ainsi placé, le conducteur ne pouvait guère espérer du confort : les lames de la suspension étaient très courtes et les soubresauts et autres coups-de-raquette remontaient directement. L’espace était par ailleurs compté, mais c’était un peu le cas de toutes les cabines avancées de l’époque, avec un capot moteur très envahissant et un habillage en tôle qui n’avait rien de cosy.


Pourtant, ce modèle eut un certain succès en Europe du Nord, y compris dans sa version 6x2, appelée LBS76. Sa durée de vie sera toutefois extrêmement courte, cinq ans seulement, les derniers exemplaires tombant de chaîne en février 1968. Il est vrai que cette année-là tout allait changer pour Scania avec la sortie d’une nouvelle cabine avancée, basculable, vaste et bien suspendue, celle des LB110 – elle équipera les LB140 à moteur V8 dès l’année suivante.


À défaut d’être confortable, la cabine des LB76 était solide, tout en acier, et les chauffeurs bénéficiaient sur ce modèle d’un freinage à double circuit, d’une direction assistée de série et d’une transmission synchronisée à 10 rapports, dont la boîte auxiliaire obligeait à habilement « tricoter » à l’aide des deux leviers lors des changements de rapports.



Ce qui ne les empêchait pas d’aller loin, comme le montre ces deux LBS76 6x2 de Bandar-Abbas-Express ayant réalisé, au cours des année 60, pas moins de 106 allers-retours entre la Norvège et le golfe persique. 28 jours de route !


Pour l’anecdote, il est un pays qui a devancé l’usine en matière de Scania à conduite avancée. C’est la Hollande. Parce que la demande y était forte, la filiale locale a procédé à des transformations de châssis L76 à conduite arrière en LV76 à conduite avancée. Un nombre non négligeable de porteurs et de tracteurs furent ainsi fabriqués entre 1958 et 1963, dont les cabines, aux formes parfois bizarres, étaient réalisées par des carrossiers locaux. Ici un modèle de Werkspoor en matériaux composites et un autre de Bulthuis en alliage d’aluminium.





A partir de 1968 Scania bascule dans la modernité absolue avec une nouvelle cabine qui équipera d’abord les LB110, puis les LB140 et leurs successeurs LB111 et LB141. Jusqu’à l’arrivée des modèles R et de la fameuse Série 2, en 1981.

Retro

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15