Si je vous dit Berliet, vous répondez…
C’est l’âge d’or du camion français ! Une marque emblématique qui aujourd’hui fédère une communauté de collectionneurs passionnés. C’est assez difficile à expliquer, mais il m’arrive de rencontrer des gens pour la première fois, et d’avoir l’impression de les connaître depuis des années… On parle simplement la même langue.
En avez-vous conduit lorsque vous étiez transporteur ?
J’ai passé mon permis en 1968 puis j’ai intégré une société qui n’avait que des Berliet. Je me suis fait la main sur des GLC, GLR 5 cylindres… En 1978, je me suis installé à mon compte, jusqu’en 1984. J’ai développé ensuite une activité de terrassement, avant de racheter une autre société de transport en 1987 qui travaillait notamment pour la distillerie La Provençale de Saint-Maximin (Var). J’ai également roulé avec de l’Unic P12 R, du Saviem, du Renault R340 ainsi que du Scania P113 400 ch.
Quelle est la particularité d'un Berliet ?
Je suis un grand fan des camions à museau. De nos jours, on n’en voit plus. C’est vrai qu’ils ne sont pas Euro 6… Mais qu’ils sont beaux ! L’an dernier, on a fait l’ascension du Mont Ventoux avec l’ASPTA. Les cyclistes s’arrêtaient pour nous applaudir.
Combien en possédez-vous ?
J’ai notamment un GLR 10, un GLM 8 M260 avec cabine Relax, un GBM 6-cylindres 6x2, un TLR 10 ainsi qu’un ensemble rail-route composé d’une semi-remorque pinardier à un essieu et un tracteur TLC équipé d’un moteur Ricardo 4 cylindres, avec les pompes juste derrière la cabine. Mon fils Guillaume, qui a attrapé le virus, me donne un coup de main pour les restaurations. Sur de chaque projet, on reste fidèle à l’identité du camion. On garde la couleur d’origine ou celle de l’entreprise qui le possédait, car c’est son vécu qui lui donne encore plus de valeur.
En quelles circonstances avez-vous rencontré Paul Berliet ?
J’ai eu la chance de le croiser sur le circuit du Castellet en 1995. J’étais l’un des premiers à exposer un GLM restauré. Il m’a dit qu’il était fier de voir des passionnés restaurer des véhicules construits dans ses ateliers. J’éprouve une immense satisfaction à sauver ces camions pour qu’ils ne partent pas chez le ferrailleur ou à l’étranger. On fait le maximum pour conserver ce patrimoine en France pour les générations futures parce qu’il fait partie de l’histoire des transports.
Le Hors-série "Les années Paul Berliet" de France Routes est en kiosque, découvrez le sommaire en cliquant sur ce lien.
Dans France Routes n°436-437 (juillet-août 2018), d'autres collectionneurs témoignent de leur passion pour Berliet.
Pour être sûr de recevoir France Routes et ses hors-séries chaque mois : abonnez-vous en cliquant sur ce lien !
