Jeudi 31 janvier au soir, l'immense Berliet T100 (50 tonnes, 15 mètres de longueur, 5 m de hauteur et 5 m de largeur) quittait la remorque plateau tractée par le Volvo FH des transports Premat pour accéder au hall 1 du Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Ce véhicule, le n°2 des 4 exemplaires jamais produits, à l'origine destinés à l'exploitation pétrolière dans le Sahara à partir de la fin des années 50, va être admiré par les milliers de visiteurs du salon Rétromobile, en tant qu'invité d'honneur à l'initiative des organisateurs du salon, de Michelin et de la Fondation Marius Berliet avec la participation de Renault Trucks.
Effervescence
Le 6 février au matin, c'est l'effervescence autour du monstre de métal. Les protagonistes de l'opération Rétromobile sont tous là. Parmi eux Philippe Brossette, président de la Fondation, qui accompagne des techniciens un peu moins habitués aux honneurs. Le T100 a été remis en route par Maurice Chevallier ainsi que Joseph Caïola, Michel Michaux et Saint-Clair d'Aubarède, mais aussi par Cummins, qui a fait tourner le moteur Diesel V12 d'une puissance de 700 ch. Ne manquait que Monique Chapelle, secrétaire générale de la Fondation, retenue à Lyon par un vilain virus.
"Ce T100 a été préservé par la Fondation Berliet depuis 1981, précisait Philippe Brossette. Il a été présenté en 1984, à l'occasion du centenaire de l'automobile, sur l'aire Isardrome de l'autoroute A7. Il témoigne de l'utilité et de la vitalité de la Fondation de l'automobile Marius Berliet", dont l'objet, outre la la conservation et la valorisation des véhicules produits par la marque française, est aussi de mettre en avant "l'histoire de l'automobile lyonnaise et du camion français de toutes marques afin que les générations actuelles et futures comprennent l'évolution de notre industrie".
Lorsque le géant sexagénaire fit ses premiers tours de roue après plus de trente ans de repos, il y a quelques semaines au conservatoire de la Fondation dans l'Ain, Joseph Caïola s'est montré particulièrement ému, lui qui a contribué à l'étude et à la construction de ce matériel, jeune technicien même pas trentenaire employé par Berliet au cœur des années 50.
Technicien d'atelier
"A l'époque j'étais technicien d'atelier, j'ai participé à l'assemblage et même à l'exploitation du T100, se rappelle Joseph Caïola. Je me suis rendu en Algérie avec l'équipe en 1958". Le retraité se rappelle qu'un T100 avait déjà été exposé à Paris, en 1957. Soixante-deux ans plus tard, l'hommage prend d'autant plus d'importance. "C'est un bon souvenir. C'était le début de ma vie professionnelle, j'avais 23 ans. J'étais dans l'atelier des châssis spéciaux quand la mission nous a été confiée de construire ceux de ces quatre véhicules".
Peu après l'ouverture du salon, le public est venu nombreux admirer le vaisseau du désert et ses entrailles. Un vrai succès populaire, reflet de l'intérêt des Français pour les véhicules industriels comme pour l'automobile.
Il vous reste jusqu'au 10 février pour voir le Berliet T100 à Rétromobile à Paris !
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Dans son prochain numéro, FranceRoutes consacre un reportage de 6 pages au transport du Berliet T100 par les transports Premat ; le n°444 (mars 2019) sera en kiosque le 28 février. Pour vous le procurer en vente par correspondance, envoyez un mail à : abonnements@info6tm.com
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Renseignements et adhésion à la Fondation Marius Berliet : www.fondationberliet.org
