"Convoi de la liberté" : Après le Canada, au tour de la France et l'Europe ?

Depuis quelques jours, plusieurs groupes et pages de discussion se sont créés sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Telegram, afin d'organiser des convois qui vont rouler vers Paris pour protester principalement contre le pass vaccinal.

Ces militants tentent d'organiser une action nationale d'ampleur pour "le respect des libertés et des droits fondamentaux", inspirée par celle des routiers canadiens. Les manifestants doivent rallier la capitale vendredi dans la soirée, sans qu'aucun lieu précis de regroupement ne soit mentionné. Certains appellent ensuite à rejoindre Bruxelles pour une "convergence européenne" le lundi 14 février.

Un mouvement parti du Canada ...


Ce mouvement de contestation s'inspire des manifestations en cours depuis une dizaine de jours au Canada où des milliers de personnes et des centaines de camions ont bloqué le centre de la capitale, Ottawa, pour protester contre les mesures sanitaires et plus globalement contre le gouvernement en place. Les protestations se sont également étendues le week-end dernier dans d'autres villes canadiennes (Toronto, Winnipeg, Québec).

Parti de la grogne des routiers canadiens contre l'obligation vaccinale imposée pour franchir la frontière entre le Canada et les États-Unis, le mouvement, baptisé "Freedom Convoy 2022" (Convoi de la liberté) s'est ensuite étendu à des revendications plus larges. Estimant que la "vaste majorité" des chauffeurs de poids lourds est vaccinée au Canada, l'Alliance Canadienne du Camionnage a par ailleurs condamné cette manifestation.

D'autres actions ont suivi comme le blocage complet de l'autoroute 4 dans le sud de l'Alberta, près de la frontière avec les États-Unis, et celui de l'Ambassade Bridge qui relie la ville de Windsor à Détroit.

Des camionneurs bloquent l'Ambassador Bridge reliant le Canada (Windsor) et les États-Unis (Détroit). Plus de 25 % du commerce entre les États-Unis et le Canada passe par cette frontière.#TruckersForFreedom2022 #FreedomConvoy2022 #Windsor# pic.twitter.com/4R3j7ghQwn— Artinstantly (@Artinstantly75) February 8, 2022




Lundi, entre 400 et 500 camions bloquaient toujours le centre-ville d'Ottowa. Jugeant la situation "hors de contrôle" dans sa ville paralysée et dénonçant le comportement "inacceptable" des protestataires qui klaxonnaient jour et nuit, le maire a déclaré "l'état d'urgence" dans la capitale canadienne.

Jour 12 du « convoi de la liberté » à Ottawa. L’injonction a clairement eu un effet sur les klaxons (sauf pour un rebelle qui l’a défié quelques fois ce matin).Mais les manifestants sont encore bien en selle. Plus d’une centaine de camions au centre-ville. #FreedomConvoy2022 pic.twitter.com/ZImN5urdr1— Olivier Faucher (@ofaucher97) February 8, 2022




Ce dernier a appelé les autorités fédérales à l'aide pour mettre un terme à la démonstration de force des routiers et plaidé pour l'envoi de 1 800 policiers supplémentaires. De leur côté, les manifestants affirment vouloir poursuivre leur occupation tant que les restrictions sanitaires ne seront pas levées.

... et qui fait tâche d'huile en Europe et en France


À l'image de ce qu'il s'est passé au Canada, plusieurs convois s'organisent en Autriche, en Finlande, en Espagne, au Portugal, en Suisse, en Grèce, en Belgique, aux Pays-Bas, ou encore en Pologne avec comme objectif de rallier Bruxelles le 14 février pour porter leurs revendications à la Commission et au Parlement européen.



En France, près d'une dizaine de convois sont prévus dès aujourd'hui, ainsi que jeudi et vendredi matin au départ notamment de Bayonne, Nice, Perpignan, Brest, Quimper, Charleville-Mézières, Strasbourg, Lille ou encore Cherbourg. Les manifestants devant rallier Paris vendredi dans la soirée pour ensuite rejoindre Bruxelles pour la "convergence européenne" du 14 février.



Comme pour le mouvement des "Gilets jaunes" fin 2018, les réseaux sociaux ont joué un rôle prépondérant dans l'organisation de ces actions. Plusieurs groupes se sont ainsi créés en ligne, tels que "Convoy France officiel", qui regroupe par exemple près de 25 000 personnes sur Telegram ou la page "Le convoi de la liberté" sur Facebook, qui compte plus de 270 000 membres.

Peu de camions attendus en France


Pour autant la probabilité de voir des camions participés à ces cortèges en France s'avère assez faible. Car, contrairement au Canada où beaucoup de routiers sont indépendants et propriétaires de leurs camions, la plupart des chauffeurs français sont salariés d'entreprises de transport et risqueraient le retrait de permis, ainsi que d'être licenciés.

Par ailleurs, la profession n'est pas soumis aux mêmes contraintes sanitaires que leurs homologues canadiens. Les organisations patronales et les syndicats ont d'ailleurs indiqué qu'ils ne comptaient pas s'associer à ce mouvement : « On nous inclut dans un mouvement qui ne nous concerne pas. Ils se servent de l’imaginaire de la puissance d’un convoi pour bloquer je-ne-sais-qui ou je-ne-sais-quoi », explique Christophe Denizot, secrétaire général de la Fédération Sud-Solidaires des transports routiers, interrogé par Le Monde.

Toujours est-il que les pouvoirs publics assurent surveiller de près la situation : "Aujourd'hui, nous n'avons pas de renseignements qui nous démontrent que cela s'organise dans des proportions qui seraient importantes, a affirmé Gérald Darmanin, indiquant néanmoins que la mise en œuvre de moyens importants pour prévenir le blocages des accès à l'Ile-de-France et Paris. D'après l'AFP, un premier convoi d'une trentaine de manifestants qui tentait de rejoindre la capitale à bord de leurs véhicules a été intercepté lundi matin entre l'Essonne et la Seine-et-Marne "dans le calme", par les forces de l'ordre.

 

 

 

 

 


 

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