Crise sanitaire : Bruxelles veut la mise en place de "voies vertes" pour les camions

La Commission européenne a récemment publié de nouvelles recommandations sur la manière dont les États membres doivent gérer les contrôles aux frontières, afin de maintenir la fluidité du transport de marchandises à travers l'UE pendant la pandémie actuelle de COVID-19. 

Afin de garantir que les chaînes d'approvisionnement à l'échelle de l'UE continuent de fonctionner, les pays de l'Union européenne sont invités à désigner sans délai tous les points de passage frontaliers internes pertinents du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et y mettre en place des "voies vertes" réservées aux poids lourds. 

« Ces recommandations visent à protéger les chaînes d'approvisionnement de l'UE dans ces circonstances difficiles et à garantir que les salariés du transport  de marchandises puissent se rendre partout où ils sont nécessaires sans délai », indique Adina Vălean, la commissaire aux Transports.

Celle-ci plaide notamment pour « une approche collective et coordonnée du transport transfrontalier », qu’elle juge « plus importante que jamais aujourd’hui » : « Les voies vertes sont également spécialement conçues pour protéger les conducteurs routiers en première ligne de cette crise, souligne Adina Vălean. Cet ensemble de recommandations facilitera leur mission déjà stressante et apportera plus de sécurité et de prévisibilité à leur travail. »

Le transport de marchandises européen à l'arrêt


Alors que certains pays de l'UE ont rapidement réinstallé les contrôles voire tout simplement fermer leurs frontières dans le but de ralentir la propagation du virus, de longues files d'attente se sont formées la semaine dernière aux frontières, ralentissant les chaînes d'approvisionnement à travers toute l'Europe. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a affirmé que ces contrôles aux frontières avaient "un impact majeur sur les transports européens pouvant provoquer des pénuries"


Entre l'Allemagne et la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque, l'Autriche et la Hongrie, la Hongrie et la Roumanie (voir la vidéo)... le même scénario se répète : des embouteillages monstres - parfois plus de 100 km - et des heures voire même des jours d'attente sur place dans des conditions plus que précaires.




Face à cette situation intenable, Bruxelles se devait de réagir : "La priorité est désormais de faire en sorte que les principaux accès routiers de l'UE ne soient pas bloqués", insiste Ursula von der Leyen.

15 minutes maxi pour passer une frontière


D'où la création des "voies vertes" qui doivent être ouvertes à tous les véhicules de fret, quelles que soient les marchandises qu'ils transportent. Le franchissement de la frontière, y compris les contrôles administratifs et sanitaires, ne devrait pas prendre plus de 15 minutes.

Aujourd’hui: lignes directrices pour des axes verts en ??. 4 objectifs pour progrès réels sur nos routes:1⃣Passage de la frontière en 15 minutes max2⃣Axes verts pour toutes les marchandises3⃣Gouvernements suspendent les restrictions4⃣Moins de paperasses pour les routiers. pic.twitter.com/OX6N81T3qa— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) March 23, 2020



Si l’Union internationale des transports routiers (IRU) s’est félicitée du fait que les "voies vertes" seront accessibles à tous les types de marchandises, l'organisation considère encore ce quart d'heure de contrôle trop long. «Nous savons par expérience qu'un maximum de 15 minutes par camion continuera d'entraîner d'énormes retards et la situation restera inchangée. Il ne devrait pas y avoir de contrôles systématiques aux frontières », a déclaré Raluca Marian, la déléguée générale de l'IRU. 



Stopper les discriminations à la plaque


Toujours est-il que les procédures aux passages frontaliers de la voie verte devraient être réduites au minimum et rationalisées au strict nécessaire. Les contrôles devraient être effectués sans que les conducteurs aient à quitter leur véhicule, et les conducteurs eux-mêmes ne devraient subir que des contrôles minimes.

Il ne devrait pas être demandé par exemple aux chauffeurs de produire tout autre document que leur carte d'identité et leur permis de conduire et, si nécessaire, une lettre de l'employeur. La soumission / présentation des documents sous forme électronique doit être acceptée.

Aucun véhicule de transport de marchandises ou conducteur ne devrait faire l'objet de discrimination, indépendamment de l'origine et de la destination, de la nationalité du conducteur ou du pays d'immatriculation du véhicule.

Compte tenu de la situation actuelle, les États membres sont également invités à suspendre temporairement toutes les restrictions d'accès routier actuellement en vigueur sur leur territoire, telles que les interdictions de week-end, de nuit et sectorielles.



Bruxelles les encourage également à mettre en place des couloirs de transit de passage sûr pour permettre aux conducteurs privés et à leurs passagers, tels que les agents de santé et de transport, ainsi qu'aux citoyens de l'UE rapatriés, quelle que soit leur nationalité, de passer directement et en priorité par le pays dans chaque direction nécessaire le long du réseau RTE-T.

Cela doit être fait en restant strictement sur l'itinéraire désigné et en prenant les pauses minimales nécessaires. Les États membres devraient veiller à disposer d'au moins un aéroport fonctionnel pour le rapatriement et les vols internationaux de secours.

Une tentative d'harmonisation des règles applicables


Bruxelles recommande aux États membres de prendre des mesures pour garantir la libre circulation de tous les travailleurs impliqués dans les transports internationaux, quel que soit le mode de transport.

En particulier, les règles telles que les restrictions de voyage et la mise en quarantaine obligatoire des routiers ne présentant pas de symptômes devraient être supprimées. Par exemple, les États membres ne devraient pas exiger que les chauffeurs soient munis d'un certificat médical pour prouver leur bonne santé.

Du reste, les certificats de compétence professionnelle, internationalement reconnus, devraient être considérés comme suffisants pour prouver qu'un conducteur routier est actif dans les transports internationaux. En l'absence de tels certificats (tous les conducteurs internationaux n'en ont pas), une lettre signée par l'employeur doit être acceptée.

Dans le but de garantir la sécurité des travailleurs des transports, une amélioration de l'hygiène et des mesures opérationnelles sont également nécessaires dans les aéroports, les ports, les gares et autres plateformes logistiques.

Tous ces principes devraient également s'appliquer aux ressortissants de pays tiers s'ils sont essentiels pour garantir que les marchandises circulent librement à l'intérieur et à l'intérieur de l'UE.



 




Renforcer la coopération au sein de l'UE et au delà


À la suite d'une vidéoconférence entre les ministres des Transports de l'UE, le 18 mars dernier, la Commission a mis en place un réseau de points de contact nationaux et une plateforme pour fournir des informations sur les mesures nationales de transport prises par les États membres en réponse au coronavirus.

Les points de contact nationaux devraient soutenir le fonctionnement efficace des voies vertes. Les pays voisins non membres de l'UE (Royaume-Uni, Suisse, Norvège) sont invités à travailler en étroite collaboration avec ce réseau pour assurer la circulation des marchandises sur le continent européen.

Retrouvez toutes les mesures en matière de transport de marchandises mises en place pays par pays (EU27 + Royaume-Uni, Suisse, Norvège), en cliquant ici

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