Conducteurs : les syndicats critiquent la réglementation provisoire

Les syndicats de conducteurs routiers FO/UNCP et CGT Transports déplorent que les règlements dérogatoires émis par le gouvernement ne soient pas suivis d'une application dans la réalité. Ils brandissent la menace du droit de retrait.

Patrice Clos, secrétaire général du syndicat FO/UNCP Transports, annonce qu'une réunion s'est tenue entre la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) au ministère de la Transition écologique, et les syndicats de conducteurs routiers, le samedi 21 mars, dans le but d'améliorer les conditions sanitaires du transport routier de marchandises sous la menace de l'épidémie de Covid-19 en France.

Patrice Clos explique ce qu'il en est ressorti :

  • tous les parkings seront rouverts avec des sanitaires et douches nettoyées ;

  • plus de restaurants routiers seront ouverts ;

  • l’interdiction de faire payer les douches ;

  • le site Bison Futé  dispose d’un onglet "ouverture des aires de repos et service" (cliquez sur ce lien pour y accéder) ;

  • un numéro de téléphone est mis en place à partir du lundi 23 mars pour faire remonter tout dysfonctionnement ;

  • l’accueil chez les clients/chargeurs devrait être très sensiblement amélioré en respectant les règles du décret sur le chargement et déchargement ;

  • les heures d’équivalence seront bien prises en compte pour le chômage partiel ;

  • sur l'arrêté ministériel des heures de conduite et de repos, les organisations syndicales ont demandé que cela soit du volontariat ;

  • sur le permis à points et la FCO, un décret va être publié pour maintenir la validité de ceux-ci (si dépassement de délai pour la visite médicale) ;

  • en ce qui concerne le rattrapage des points de permis de conduire, un stage virtuel va être mis en place par les ministères concernés le plus rapidement possible ;

  • les protections individuelles devront être mises en place rapidement (en fonction des stocks) ;

  • une réunion PACTE OS/OP avec le secrétariat d'Etat aux Transports devrait avoir lieu la semaine prochaine.


Appel au droit de retrait levé provisoirement


FO/UNCP a conclu la réunion en levant son appel au droit de retrait individuel des conducteurs routiers. Mais une évaluation du dispositif sera effectuée le mercredi 25 mars.

"Si les conditions sanitaires ne s’arrangeaient pas pour les routiers, nous n’hésiterons pas une seconde à refaire un appel au droit de retrait individuel en ce qui concerne le transport non essentiel, menace Patrice Clos. Les salariés du transport et de la logistique ne sont pas non plus de la chair à canon".

Seuls le transport et logistique sur les produits de première nécessité devraient perdurer, estime la fédération FO/UNCP. "Dans notre pays, la question n’est pas tranchée entre la continuité de l’activité économique et la santé d’un maximum de Français par un confinement total", regrette Patrice Clos.




La CGT opposée au chômage partiel dans la profession


La FNST-CGT estime, après une semaine de confinement, que les conducteurs routiers "ont roulé dans des conditions à peine imaginables : pas de restaurants, pas de sanitaires, pas de douches et dans certains lieux de chargement ou de déchargement, ils ont été considérés comme des pestiférés".

La CGT critique l'arrêté portant dérogation sur les temps de conduite.

La centrale syndicale exige pour les conducteurs routiers :

• le retrait immédiat de cet arrêté dangereux pour ces salariés, déjà épuisés par la situation et les conditions de travail qu’elle engendre ;
• que les congés payés durement acquis par les salariés restent à leur seule disposition et qu’ils ne subissent pas la volonté du patronat, comme c’est déjà le cas ;
• qu’aucun conducteur ne soit mis au chômage partiel tant que le gouvernement n’aura pas pris en compte les barèmes conventionnels et forfaitaires de la Convention Collective Nationale des Transports Routiers et Activités Auxiliaires ; "à ce jour, il n’y a aucune prise en compte des spécificités de la profession sur le chômage partiel, souligne la CGT. Par exemple, un conducteur ayant un forfait de 210h par mois se verrait non pas indemnisé à 70 % du brut mais à 46,1 %. Si une mesure partielle était appliquée sur les heures d’équivalence soit 169h, ce serait là une rémunération brute à hauteur de 52,5 %. Ce qui serait intolérable pour une profession qui fait partie de ceux qui sont en première ligne ;
• l’arrêt des transports nationaux et internationaux non essentiels.

"La FNST-CGT ne laissera pas détruire les conquis sociaux des travailleurs, travailleuses sous prétexte de l’urgence sanitaire", insiste le syndicat.

Social

Réglementation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15