La capacité de levage des grues mobiles a évolué de manière spectaculaire au cours des dernières décennies. Aussi trouve-t-on aujourd’hui des machines compactes, capables de se déplacer facilement sur route et qui affichent des performances stupéfiantes.
Reste que lorsqu’on lève des charges lourdes ou que l’on travaille à de grandes portées, les lois de la physique imposent, en plus d’un calage efficace, de fortement lester la grue, dont le contrepoids variable est calculé en fonction des performances recherchées.
Les plaques de lest utilisées à cet effet ne prennent guère de place mais pèsent lourd. C’est à leur transport qu’ont (notamment) servi ces quatre ensembles Volvo de la société Montagrues, soigneusement alignés au pied d’une grue Liebherr LTM 1350-6.1 de la même entreprise, engagée en juin dernier sur un spectaculaire chantier en plein Paris. Il s’agissait de poser au sommet de l’édifice, les cinq dômes, recouverts à la feuille d’or, de la nouvelle église orthodoxe russe, quai Branly, à deux pas de la tour Eiffel. Des pièces de 9 t, 12 m de haut et 11 m de diamètre mises en place avec cette grue hydraulique à flèche télescopique de 350 t de capacité, capable de travailler jusqu’à 134 m de hauteur et 96 m de portée.
Même de nuit, le chantier s’est poursuivi sans problème. On distingue parfaitement, à l’arrière de la tourelle, les deux piles de lest additionnel. Dans ce cas précis, un contrepoids de 140 t a été nécessaire, composé notamment de dix plaques de 10 t et de quatre plaques de 5 t.
Pour repartir, une fois le travail accompli, la grue Liebherr a été délestée de ses contrepoids et remise en configuration routière, flèche à l’horizontal et stabilisateurs rentrés. Son encombrement devient alors étonnamment raisonnable, avec une longueur de 17 m et une largeur de 3 m. Autre exploit, elle se suffit de 6 essieux, dont aucun n’est chargé à plus de 12 t.
