Lancé en juillet 2020, ce programme de recherche est financé par le Ministère fédéral des affaires économiques et de l'action climatique. Celui-ci vise à utiliser des camions autonomes pour optimiser les opérations de chargement et déchargement de containers dans les terminaux rail-route, afin de les rendre plus efficaces, plus faciles à planifier et en même temps plus flexibles. L'objectif étant à terme de pouvoir transporter davantage de fret et d'améliorer la compétitivité du transport combiné, plus durable.
Déploiement opérationnel pour 2030
Le premier essai public du système de conduite autonome s'est déroulé fin mai à Munich sur la piste d'essai du constructeur bavarois. Malgré des conditions difficiles, le MAN TGX autonome - baptisé Bertha - est parvenu à déjouer les obstacles disséminés sur le parcours test et effectuer la manœuvre finale sans aucune intervention du chauffeur de sécurité.
Les capteurs sont notamment parvenus à reconnaître et ignorer les réflexions d'eau sur la route, validant la première étape du projet : la fiabilité de la technologie d'automatisation.
La deuxième étape consistera en des essais pratiques et des développement intensifs au dépôt de conteneurs de DB Intermodal Services et au terminal DUSS (Deutsche Umschlaggesellschaft Schiene-Straße mbH) à Ulm Dornstadt, en Allemagne.
À cette fin, MAN va perfectionner dans les mois à venir, les capteurs électroniques du camion autonome en environnement réel, afin qu'il puisse percevoir l'environnement, y réagir, et se comporter comme un véritable conducteur.
"La technologie d'automatisation initiale d'ANITA est prête, affirme Frederik Zohm, responsable R&D de MAN Truck & Bus et membre du conseil d'administration. Pour l'affiner, nous allons maintenant procéder à une comparaison directe avec la pratique afin de poursuivre le développement du système dans l'optique d'une fiabilité opérationnelle et d'une valeur ajoutée pour le futur utilisateur".
Et ce dernier d'ajouter : "Nous poursuivons cette approche de manière soutenue avec nos partenaires afin d'être en mesure de proposer des camions autonomes dans le trafic terminal en tant que technologie de série dès la fin de la décennie."
Mais la route est encore longue
Ces tests intensifs qui doivent durer une année entière, profiteront non seulement à la poursuite du développement du camion autonome, mais aussi à la préparation des terminaux à l'intégration de cette nouvelle technologie : "Le combiné rail-route, voilà la solution écologique pour la logistique de demain. Nous travaillons ici tous ensemble pour que ces transports intermodaux se développent. La digitalisation et l'automatisation nous aident à rendre les interfaces avec le fret ferroviaire et les processus dans les terminaux simples et rapides", indique Sigrid Nikutta, membre du conseil d'administration de la Deutsche Bahn AG, responsable du transport de marchandises et directrice générale de DB Cargo AG.
Pour que le camion autonome puisse accomplir sa tâche seul, il doit pouvoir communiquer avec l'infrastructure du dépôt DBIS et du terminal DUSS. À cette fin, les chercheurs de I'Université Fresenius ont analysé les processus, procédures et comportements existants des personnes et des machines sur le site lors de la première phase du projet et les ont transférés dans un ensemble de modèles numériques qui utilisent le langage CSL de Deon Digital. Le résultat est un système complet de planification de missions qui relie à la fois le véhicule et les systèmes informatiques du dépôt DBIS et du terminal DUSS.
"Durant les essais pratiques au sein du terminal, nous en apprendrons chaque jour davantage, explique Amélie Jacquemart-Purson, responsable de projet chez MAN. Cela nécessite des compétences élevées en ingénierie, pour combiner les données de la caméra, du lidar et du radar, les interpréter et les exécuter correctement."
Concrètement, cela signifie beaucoup de développement logiciels. Pendant les essais de roulage, MAN analysera le comportement du véhicule. Ces résultats seront ensuite intégrés étape par étape par le biais de mises à jour logicielles. Le système autonome doit être capable de couvrir toutes les décisions qu'un conducteur prend aujourd'hui sur la base de ses impressions sensorielles - il s'agit ni plus ni moins de remplacer les perceptions et les actions humaines.
Concrètement, cela signifie beaucoup de développement logiciels. Pendant les essais de roulage, MAN analysera le comportement du véhicule. Ces résultats seront ensuite intégrés étape par étape par le biais de mises à jour logicielles. Le système autonome doit être capable de couvrir toutes les décisions qu'un conducteur prend aujourd'hui sur la base de ses impressions sensorielles - il s'agit ni plus ni moins de remplacer les perceptions et les actions humaines.
