Ecrit ainsi, on aurait tendance à envisager une belle reprise post-Covid. Néanmoins, la Chambre Syndicale Internationale de l’Automobile et du Motocycle (CSIAM) tempère l'enthousiasme, car ce résultat doit être apprécié au regard de l’impact de la crise sanitaire en 2020 : par rapport aux 9 premiers mois de l’année 2019, le marché 2021 recule de 23 %.
"L'année 2021 a démarré plutôt en bas de la fourchette et s'est poursuivie ainsi jusqu'à maintenant", constatait Thierry Archambault, président-délégué de la CSIAM, le 22 octobre à Paris.
Concernant les camions, examinons les résultats par segment :
- Celui des porteurs augmente de 6 % par rapport à 2020 mais recule de 13 % par rapport à 2019 ;
- celui des tracteurs progresse de près de 17 % par rapport à 2020 mais recule de 31 % par rapport à 2019.
Le marché des bus et cars enregistre une hausse de plus de 18 % par rapport à 2020 pour retrouver le même niveau qu’en 2019 (+2 %). Le segment des bus progresse de 21 % par rapport à 2020 et de 22 % par rapport à 2019, celui des cars augmente de près de 18 % par rapport à 2020 et recule de 4 % par rapport à 2019.
Et maintenant, les difficultés d'approvisionnement
L’activité des constructeurs de poids lourds est très lourdement perturbée par les difficultés d’approvisionnement de différents composants et par la très forte mise en tension de la chaine logistique du transport mondial notamment maritime. "L'industrie automobile ne pèse que 10 % du marché de la demande globale et n'est, de fait, pas un acteur majeur", constate Claude Cham, président de la FIEV, syndicat professionnel des équipementiers du secteur automobile. "Avec 100 % des équipementiers touchés, il n'y a rien de rassurant pour le moment. Cette crise majeure a démarré en 2020 et durera au moins jusqu'en 2023".
Et ne parlons pas des difficultés de recrutement !
A cet effet conjoncturel s’ajoute un élément déjà maintes fois souligné et qui demeure : les difficultés de recrutement que rencontre la filière dans tous les métiers qu’elle porte. Conducteurs, mécaniciens, personnel administratif, le TRM manque de tous les profils !
L’année 2021 restera donc marquée par ces difficultés logistiques, par les incertitudes règlementaires qui pèsent sur les technologies qui seront acceptées dans les 5 ans à venir, liées à la transition énergétique, et par la mise en place des ZFEm (zones à faibles émissions mobilité). A ce sujet la CSIAM demande :
- que soit prises en compte les spécificités de chaque segment de marché : VI par rapport aux véhicules particuliers, bus et cars par rapport aux poids lourds, etc. ;
- le respect de la neutralité technologique,
- une visibilité à moyen terme sur le cadre règlementaire,
- une harmonisation des critères constitutifs de la ZFEm en France et si possible en Europe,
- la mise en place sans délai des infrastructures nécessaires à l’intermodalité,
- la prise en compte de l’évolution des normes dans l’échelle des vignettes Crit’air,
- que la puissance publique accompagne les citoyens et les entreprises engagés dans la rupture écologique.
