Ses revenus globaux sont dans le même temps en nette hausse : 35,7 milliards d’euros en 2017 contre 33,2 mds € l’année précédente. Ces résultats permettent à Daimler Trucks de s’affirmer comme « le leader mondial du camion ». Ils ont pour origine la reprise de marchés majeurs pour le groupe :
- l’Amérique du Nord, avec les marques Freightliner et Western Star, s’est rattrapée en fin d’année après un début 2017 compliqué ;
- le marché mature qu’est l’Europe est en croissance, et Mercedes-Benz y a vendu environ 350 000 unités ;
- le Japon connaît une situation économique timorée mais la marque Fuso, n°1 du groupe Daimler en volume, bénéficie largement des chaînes de montage installées en Inde chez BharatBenz, qui lui permettent de partir à la conquête de nouveaux marchés africains et sud-asiatiques ;
- le Brésil, marché majeur en nette baisse depuis de nombreuses années, a repris des couleurs. Daimler y a investi dans l’extension de ses usines.
Premier importateur français
Le marché français a atteint un niveau équivalent à celui de 2012, avec 49 464 immatriculations en 2017 (en hausse de 7 % par rapport à 2016 en plus de 6 t). Mercedes-Benz a conforté sa place de leader des importateurs avec 7 507 immatriculations (en hausse de 6,5 % vs 2016).
La marque allemande s’octroie la 2e place derrière Renault Trucks, avec 15,2 % de parts de marché.
La situation est néanmoins contrastée selon les segments de marché par véhicules :
- dans celui des tracteurs, avec 4 263 immatriculations, Mercedes-Benz a fait presque aussi bien que le marché (3,7 % contre 2,8 %). Mais la marque à l’étoile se place, à quelques unités près, en quatrième position de ce segment.
- Sur celui des porteurs, les résultats 2017 sont positifs avec une hausse de 16,3 % pour les plus de 16 t (2 530 immatriculations contre 2 176 en 2016) mais une baisse dans les moins de 16 t (714 contre 760), un sous-segment en nette baisse en France comme dans toute l’Europe.
« Notre marque conforte sa place de leader dans les applications liées au béton (pompes, malaxeurs, etc.) et sa deuxième place dans celles des bennes et des porte-conteneurs », explique Jean-Marc Diss, DG de Mercedes-Benz Trucks France. « C’est aussi le résultat de la politique de partenariat avec les carrossiers, initiée en France à l’automne 2014, et qui porte ses fruits. Mercedes-Benz arrive en première position sur le marché français des malaxeurs (31,5 % de PDM) et dépanneuses (28,8 % de PDM), en deuxième sur celui des bennes, des porte-conteneurs, des plateaux-distributeurs et de la voirie, et sur l’ultime marche du podium pour les camions de BTP, les véhicules d’incendie ou ceux destinés au transport frigorifique ».
Fuso hybride
En moyen tonnage, Daimler compte beaucoup sur le Fuso Canter, assemblé au Portugal, qui apporte un complément de gamme aux « gros » Mercedes-Benz. Disponible en 3,5 t et juqu’à 8,55 t, référencé par l’UGAP, le petit camion nippo-portugais a réalisé une excellente année 2017.
Dans un marché en baisse de 8,4 %, Fuso est en hausse l’an passé de 13,9 % avec 531 immatriculations (469 en 2016). Si autrefois le Fuso Canter était acheté en moins de 3,5 t, la part des petits lourds a repris du poil de la bête avec presque 50 % des ventes totales françaises.
Et Fuso dispose, avec le Canter EcoHybrid, d’un modèle adapté aux nouvelles exigences d’une distribution urbaine (livraisons, bennes à ordures ménagères, etc.) sensible aux émissions de CO2. Cette version du camion affiche un quart de consommation en moins qu’un diesel classique pour un coût amortissable en seulement quatre ans. Une offre unique sur le marché plébiscitée par nombre de clients.
« Nous sommes moins performants dans la distribution urbaine avec la gamme Atego, et nous allons nous efforcer d’inverser la tendance cette année », a expliqué Jean-Marc Diss.
2018, année électrique
A l’avenir, le programme de Daimler Trucks sur les véhicules autonomes et électriques prendra une nouvelle dimension : « 15 000 personnes travaillent sur le programme CASE dans le groupe, relève Jean-Marc Diss. On essaie de plugger le camion dessus. Il sera autonome… mais il restera un homme dans le camion ».
Quant à l’année 2018, elle est électrique ! Le 14 décembre dernier, le groupe Daimler a livré à Berlin les premiers exemplaires en Europe du Fuso eCanter, camion à propulsion 100 % électrique de série. Assemblé depuis l’été dernier dans l’usine Fuso de Tramagal au Portugal, il est en service depuis l’automne aux Etats-Unis, notamment chez UPS. La production est estimée pour cette année à environ 350 exemplaires. Quelques-uns seront livrés en France en toute fin d’année via CharterWay, la filiale de location multi-services du groupe Daimler.
L’automne fut aussi l’occasion pour Fuso de dévoiler son projet de porteur lourd à propulsion électrique, le eFuso (photo ci-dessous), dessiné par un français. Evénement majeur qui a marqué les esprits lors du Salon de Tokyo. Et le eTruck, dévoilé lors du dernier salon IAA en Allemagne, sera produit à quelques exemplaires à des fins de test chez des clients triés sur le volet.
