L'opérateur du tunnel sous la Manche a dévoilé fin juillet des comptes dégradés sur les six premiers mois de l'année, en raison de la baisse importante du trafic pendant le confinement.
Son chiffre d'affaires consolidé du groupe s'élève à 369 millions d'euros, en recul de 29 % par rapport à la même période sur l'exercice précédent. Malgré une baisse de 52 % en un an, sa marge opérationnelle avant amortissements (Ebitda) reste positive à 123 millions d'euros. À fin juin, la trésorerie disponible atteint 511 millions euros, contre 525 millions d’euros à fin décembre. Sauf un nouveau confinement généralisé, les responsables de la société tablent sur un second semestre meilleur que le premier.
Baisse de 18 % du trafic camions
De janvier à juin, le trafic des navettes ferroviaires entre la France et l'Angleterre a reculé de 52 % pour le transport de voitures . Celui des camions a mieux résisté, enregistrant seulement une diminution de 18 %, avec 665 348 navettes camions contre 809 621 sur la même période en 2019.
Dans le détail, le flux des navettes camions était déjà sur une tendance baissière de -12 % sur le premier trimestre 2020 (janvier-mars), mais celui-ci est resté relativement soutenu sur le deuxième trimestre vu les circonstances (-25 %). D'autant que leurs fréquences ont sensiblement été réduites d'environ 20 % d'avril à juin.
"Le groupe a immédiatement réagi pour faire face à la crise sanitaire, en prenant toutes les mesures appropriées afin de protéger la santé de nos équipes et de nos clients", indique Jacques Gounon, président de Getlink. L'opérateur du Tunnel sous la Manche a notamment décidé de réduire le chargement des navettes, de mettre en place des minibus supplémentaires pour les conducteurs routiers, d'installer des panneaux en plexiglas dans les club cars.
Getlink a aussi porté une attention particulière à l'amélioration du bien être des chauffeurs : "Nous nous sommes efforcés de leur proposer des services complémentaires pour leur faciliter la vie, précise Jacques Gounon. Il s'agissait de douches, de food trucks, de laveries… Le succès a été immédiat et nous allons pérenniser cette offre qui attire des nouveaux transporteurs". De quoi consolider davantage sa position de leader sur ce segment avec une part de marché estimée aujourd'hui à 39,2 %.
