La Cour des comptes européenne livre plusieurs pistes pour améliorer le bien-être animal pendant le transport

La politique agricole commune s’est jusque-là davantage positionnée sur la production animale que sur le bien-être animal pendant le transport.

Crédit photo Valmedia/Shutterstock
Le 17 avril, la Cour des comptes européenne a sorti un rapport sur le transport d’animaux vivants en Europe. Elle y répertorie un certain nombre de pistes pour améliorer le bien-être animal.

L'info. On le sait, la révision des conditions de transport d’animaux vivants est dans les tuyaux à Bruxelles. Alors, ce rapport que vient de sortir la Cour des comptes européenne fait figure de préambule à une révision de la réglementation actuelle, que de nombreux acteurs du secteur espèrent profonde.

"Le présent document n’est pas un rapport d’audit, il s’agit d’un document d’analyse reposant essentiellement sur des informations publiques ou sur des informations collectées spécialement aux fins de notre examen et de nos travaux antérieurs", assure la Cour des comptes européenne en introduction.

L’état des lieux. En 2021, les agriculteurs européens ont élevé 76 millions de bovins, 142 millions de porcs, 60 millions de caprins, 11 millions d’ovins, ainsi que des milliards de volailles et d’autres animaux, allant des lapins aux chevaux. Entre 2017 et 2021, le transport transfrontalier d’animaux se répartissait ainsi :

  • 86 % de mouvements intra-européens ;
  • 13,5 % d’exportations vers des pays tiers ;
  • 0,5 % d’importations en provenance de pays tiers.

Au total, 1,6 milliard d’animaux vivants ont été transportés entre les États membres ainsi qu’à destination ou en provenance de pays tiers.

La problématique. Au sein de l’Union européenne (UE), le transport des animaux dépend de plusieurs facteurs interdépendants, principalement économiques et réglementaires. Seul hic : la législation n’est pas uniformément appliquée par les États membres. En clair : "il existe un risque que les transporteurs cherchent à profiter des failles dues aux différents systèmes de sanctions nationaux", pointe le rapport.

Retrospectivement, la politique agricole commune (PAC) s’est jusque-là davantage positionnée sur la production animale que sur leur bien-être pendant le transport. En effet, l’idée était de permettre aux producteurs de réduire leurs coûts, de maximiser leurs recettes et de permettre de réaliser des économies d’échelle "en exploitant les différences de coûts entre les États membres", rappelle le rapport.

Des leviers d’actions. Aujourd’hui, la Cour des comptes européennes estime qu’"il serait possible d’atténuer les effets néfastes du transport sur le bien-être animal en limitant le nombre et la durée des trajets, en améliorant les conditions de transport des animaux vivants et en trouvant des solutions pour éviter les déplacements".

Un recensement au niveau européen. Aujourd’hui, une base de données recensant les mouvements d’animaux existe à l’échelle européenne. Cette base est alimentée par des données d’identification et d’enregistrement nationales. Echappent au radar de ces statistiques le transport d’animaux et son suivi.

Dans ce contexte, la Cour des comptes estime que "les outils numériques pourraient permettre d’optimiser la planification et la logistique du transport d’animaux".

Se fixer des objectifs. Passé l’état des lieux, la Cour des comptes a ensuite identifié plusieurs défis destinés notamment à :

  • trouver et adopter des solutions pour éviter le transport d’animaux ;
  • attribuer une valeur monétaire à la souffrance animale pendant le transport et l’intégrer dans le coût du transport mais aussi dans le prix de la viande ;
  • obtenir une vue centralisée et complète du transport d’animaux au niveau de l’Union.

Explorer de nouvelles pistes. Pour alimenter la réflexion et parvenir à relever ces défis, la Cour des comptes propose notamment de profiter du potentiel technologique existant pour :

  • assurer le suivi de tous les trajets des animaux, y compris sur les territoires nationaux ;
  • utiliser des caméras et des capteurs pour mesurer et surveiller le bien-être animal pendant le transport ;
  • optimiser la planification et la logistique du transport d’animaux.

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