Quand l’URSS puisait son inspiration à l’Ouest

S’il est vrai que toute création consiste à beaucoup lire et à beaucoup plagier, alors les Soviétiques auront été de grands « lecteurs » et de singuliers créateurs.


Pour le grand public, l'expression la plus évidente de cette sorte d'aptitude aura été l’avion de ligne supersonique Tupolev 144, souvent considéré comme la copie conforme du Concorde. A tort d’ailleurs. Bien que les bureaux d’études de Sud-Aviation aient fait l’objet d’une fructueuse campagne d’espionnage industriel, les deux appareils ne se ressemblaient que dans les grandes lignes (leur forme découlant simplement des lois de l’aérodynamique) et divergeaient radicalement sur de nombreux points-clefs, comme la conformation de la voilure ou la disposition des réacteurs, bien plus élaborées sur l’appareil franco-britannique.




Plus prosaïquement, les Soviétiques se sont aussi intéressés aux véhicules industriels occidentaux. Se suffisant parfois d’en copier les caractéristiques essentielles, après leur mise sur le marché.





Dans le premier exemple, celui du Maz 5445, la source d’inspiration française est évidente. Jusqu’à la calandre, pourtant peu réussie sur la version initiale de l’AE, qui est presque semblable à celle du Renault. Reste que la cabine est plus haute, avec un pavillon fortement rehaussé, faisant ainsi office de déflecteur, et surtout que l’emmarchement est placé en avant (et non en arrière) des roues directrices, elles-mêmes très classiquement reculées. Sans doute parce que la base roulante était reprise, telle quelle, d’un modèle existant. Ce tracteur à plancher plat fut dévoilé en 1993, c’est-à-dire trois ans après la sortie du Renault AE.



Le prototype Maz restera une pièce unique mais il sera recarrossé avec une cabine utilisant des pièces Maz existantes. Il roulera finalement pour le compte d’un entrepreneur privé.



Autre cas exemplaire, celui de Kamaz qui présenta ce prototype peu après la sortie, en 1987, des Daf F95 et Pegaso Troner qui partageaient une cabine commune, issue d’une coopération menée au sein de la société Cabtec. A l’époque, Daf intenta une action contre Kamaz. Et l’on n’entendit plus jamais parler de ce camion…



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