Pour les 80 ans de Detroit Diesel, quelques vétérans ont repris la route

L’affaire a failli passer inaperçue en Europe, mais elle a eu un certain retentissement en Amérique du Nord : Detroit Diesel, qui fut la division moteurs diesels de General Motors, avant d’être intégré en 2000 au groupe Daimler, a fêté cette année ses 80 ans d’existence.

Toute une série d’événements a marqué cet anniversaire dont le point d’orgue fut sans doute la décision de l’État du Michigan de déclarer la journée du 14 juin « Detroit Diesel Corporation Day » !

L’occasion aussi de faire converger sur la ville de nombreux véhicules anciens partageant tous, outre une exceptionnelle qualité de restauration, une motorisation Detroit Diesel.

Concentration qui a donné lieu à petit concours dont voici les trois lauréats.

À la première place, et visible en ouverture de cette page, le superbe Kenworth K100 Aerodyne de Paul Cox. Un camion de 1979, entraîné par un 8V92.

 



En deuxième position, un engin totalement atypique : l’International Hot Rod de Dana Westburg, mû par un 6V92TA de 1970.



Enfin, à la troisième place, le Brockway 361 de Lou et Jojo De Berardinis, un modèle de 1972, entraîné par un 8V92TA. Petite précision, le chiffre figurant sur le panneau de présentation de chaque camion est celui sous lequel il a été enregistré et n’est donc pas celui de son classement.



Detroit Diesel n’a pas seulement motorisé des camions mais aussi des engins de TP, des bus, des locomotives et même des tracteurs agricoles. Comme cet Oliver type 1950 doté d’un 4-53, un diesel en ligne cette fois, à 4 cylindres, mais toujours en 2 temps.



Finaliste, mais non classé, cet autre Kenworth, un W900 de 1974 appartenant  à Joe Dipalo, est lui entraîné  un 12V71, le fameux mais assez rare V12.

Ce qui nous rappelle que tout en appartenant au groupe General Motors, Detroit Diesel a également motorisé des camions des autres constructeurs américains. Les clients ayant longtemps pu choisir leurs composants mécaniques.

Quelques chiffres ? En 1977, par exemple, 62 % des GMC et 51 % des Chevrolet vendus aux États-Unis étaient motorisés en Detroit Diesel. Normal. Mais on trouvait aussi 20 % de Kenworth, 16 % d’International, 13 % de White et 12 % de Peterbilt. Chez à Mack, qui disposait de ses propres moteurs, la proportion tombait à 9 %.

Il faut dire que ces diesel à 6, 8 et même 12 cylindres en V étaient assez particuliers, notamment parce qu’ils étaient les seuls du marché à recourir à un cycle 2 temps. Ce qui leur conférait une certaine « pêche » et musicalité sans équivalent à laquelle beaucoup de chauffeurs étaient sensibles.

Au final, Detroit Diesel pouvait se prévaloir, toujours en 1977, d’une part de marché de près de 21 %. Ce qui le mettait loin derrière Cummins (plus de 42 %) mais devant Caterpillar (14,5 %).

Aujourd’hui, tout a changé et Detroit conçoit et produit, en collaboration Mercedes-Benz en Allemagne et Fuso au Japon, des moteurs plus conventionnels (6 cylindres en ligne, cycle 4 temps), mais bigrement plus sophistiqués pour pouvoir satisfaire aux normes environnementales les plus sévères, avec des puissances spécifiques élevées et des consommations extrêmement basses.
Cette nouvelle génération, introduite en 2007, partage 90 % de pièces communes et son modèle-phare, appelé DD15 en Amérique du Nord, détient une part de marché colossale de plus de 60 %.

Cette année, le groupe Daimler a par ailleurs célébré la sortie du millionième moteur de cette série, dite HDEP pour Heavy-Duty Engine Platform.



Les diesels de la série HDEP motorisent les poids lourds des différentes marques du groupe Daimler : Mercedes-Benz, Freightliner, Western Star et Fuso.

 

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