Scania France a livré mi-mai à Franprix son premier camion électrique à batteries dans l'Hexagone. Le constructeur de Sodertälje accompagne l'enseigne de distribution depuis de plusieurs années dans la conversion énergétique de sa flotte de poids lourds. Cet accompagnement se fait via Scania Rent, la solution de location Scania. Les conducteurs de Franprix bénéficient d'une formation pour une prise en main rapide des véhicules.
« L’électrique, on y croit ! Nous souhaitons être précurseurs dans ce domaine, comme pour les autres solutions de transport alternatif », lance Anthony Deniau, directeur Transport de Franprix. L'enseigne du groupe Casino a notamment lancé le bimodal fluvial-routier en 2012 et entamé sa sortie progressive du gazole en faveur du gaz et du biogaz en 2018. « Nous avons converti 60 de nos 94 camions en quatre ans, poursuit-il. Surtout avec Scania, qui est un partenaire historique. Nous sommes très satisfaits du rapport qualité technique/prix de ces véhicules ».
Côté camion électrique, Franprix n'est pas à son coup d'essai, puisque le distributeur exploitait déjà depuis février 2021 un porteur électrique MAN eTGM de 26 t. Opéré par Jacky Perrenot, ce camion assure les livraisons quotidiennes en fruits et légumes d'une dizaine de magasins dans Paris.
Scania Rent pour tester la solution
Le véhicule qui vient de rejoindre la flotte de Franprix est un Scania 25 P B6x2*4 BEV. « Avec l’électrique, l’incertitude, c’est l’autonomie et au-delà, la fiabilité, explique Anthony Deniau. Nous avons encore peu de recul sur le sujet. L’idée est donc de tester très en amont pour valider leurs capacités et leur autonomie ».
Pour limiter les risques de cette expérimentation, l'enseigne a choisi de faire appel à une solution de location longue durée Scania Rent. « C’est un contrat sur sept ans qui comprend le financement, l’entretien, le suivi périodique et les visites du véhicule, précise Thierry Normand, chef de région Scania Rent. Les batteries sont également garanties. C’est une solution très intéressante pour tester l’électrique ».
Recharge de nuit
Dans sa configuration à neuf batteries (300 kWh), le porteur affiche un PTAC de 26 t avec une autonomie maximale pouvant atteindre 250 km, selon les conditions d’exploitation. Il bénéficie d’une vignette Crit’Air Électrique, un aspect essentiel pour entrer dans les ZFEm.
« Notre problématique n’est pas spécialement complexe. Nous avons besoin de faire deux ou trois tournées d’une quarantaine de kilomètres par jour. Il est possible de recharger en fin d’après-midi ou la nuit et une prise standard de 22 kVA suffit, souligne le directeur transport de Franprix. Nous devons nous équiper d’un chargeur autonome mais dans l’immédiat, Scania nous a prêté un chargeur portable. La question se posera éventuellement à long terme lorsque nous disposerons de plusieurs camions. Il faudra sans doute revoir la capacité installée ».
Formation à la conduite
En tout état de cause, les débuts sont très rassurants, comme le confirme Ludovic Lamy, démonstrateur formateur écoconduite de Scania France, qui a accompagné les conducteurs durant une journée : « Il est possible de faire deux tournées en conservant plus de la moitié de charge. Comme avec le gaz au début, il y a toujours une certaine appréhension. Est-ce que le camion va bien rouler ? Va-t-on avoir assez d’autonomie ? La prise en main est très importante pour un véhicule électrique parce que ça ne se conduit pas comme un diesel. Il faut beaucoup travailler avec l’inertie, le profil de la route, les obstacles. D’autant que, quand on relâche l’accélérateur, il n’y a pas de frein moteur et le véhicule accumule encore plus d’inertie lorsqu’il est chargé. Nous sommes là pour délivrer les bons messages et expliquer les procédures de charge et de mise en route. »
Sur ce plan, le service formation intégré de Scania intervient directement chez le client et sur son véhicule. Et les conducteurs adhèrent à la démarche : « Comme nous parlons d’écologie, ils se sentent investis. Ils sont très réceptifs et comprennent vite, confie le formateur. Ils apprécient la souplesse de la direction électrique et le silence de fonctionnement. Les riverains subissent moins de pollution sonore mais les conducteurs avouent que, pour eux aussi, c’est plus reposant ».
