Camions bloqués par la neige : 60 millions d'euros de perte par jour

La blanche neige rend rouges de colère les organisations professionnelles du transport terrestre de marchandises (TRM) : la FNTR et TLF (*) ont chiffré les blocages de camions en Ile-de-France, depuis le début de la semaine, à une perte sèche de 60 millions d'euros par jour pour les entreprises.

Une perte importante, qui impacte non seulement le secteur du TRM mais également l'économie francilienne du quotidien. Environ 250 000 camions (français et étrangers) circulent chaque jour en Ile-de-France. Or, 99 % des besoins quotidiens des Franciliens sont transportés par la route.

Les organisations professionnelles dénoncent "un manque de coordination des pouvoirs publics qui coûte cher à notre économie" et déplorent "le manque de coordination des pouvoirs publics qui conduit à une situation chaotique vécue avec beaucoup de difficulté dans le transport routier de marchandises et de la logistique".

Si les autorités locales ne peuvent pas grand chose à la colère des éléments, les syndicats patronaux reprochent aux préfectures des départements d'Ile-de-France une gestion a posteriori d'un épisode neigeux qui était pourtant prévu et annoncé par Météo France :

  • des annonces d'interdiction de circulation non suivies de la publication rapide des arrêtés entrainant pour les camions un empêchement de repartir alors que les autorisations étaient annoncées ;

  • l'absence totale de coordination entre préfets de zones de défense et préfets de département ayant pour conséquence qu'une levée d'interdiction de circuler se heurte à une interdiction établie dans un département limitrophe.


"Il y a la nécessité absolue de mieux gérer les épisodes neigeux pour le secteur du TRM, et toute l'économie française. Les intempéries de 2013 n'ont manifestement pas servi de leçon et laissent les entreprises de transport et leurs conducteurs, immobilisés, sans aucun soutien", déclarent Jean-Christophe Pic, président de la FNTR et Yves Fargues, président de l'Union TLF.

L’OTRE (**) saisit la ministre des Transports


De son côté, l'OTRE annonce avoir saisi la ministre des Transports. Face à "la gestion calamiteuse par les autorités de l’épisode neigeux que nous venons de traverser, devant l‘insuffisance de coordination et le manque de clarté dans l’information qui ont contribué à des situations incompréhensibles dont la conséquence immédiate s’est traduite par le stockage massif de véhicules en bord de route", l’OTRE a saisi la ministre des Transports, Elisabeth Borne, ce jeudi 8 février. "Le blocage des poids lourds a entraîné pour les entreprises de transport une perte de chiffre d’affaire importante. Pour l’OTRE, cet épisode neigeux doit être considéré comme une catastrophe naturelle. Dans un courrier adressé à la ministre des transports, l’OTRE demande à ce que soient étudiées avec elle les conditions de mise en œuvre du dispositif d’allocation spécifique de chômage partiel aux entreprises en cas de suspension d'activité en raison des présentes intempéries".

Les stockages préventifs décriés


Par ailleurs, de nombreux stockages préventifs dans des zones épargnées par les intempéries ont été mis en place pour, en théorie, éviter que les poids lourds ne se rendent dans les zones impactées par l’épisode neigeux. "Ce genre de stockage a une incidence économique forte que les entreprises n’acceptent pas, notamment pour les transports régionaux qui s’effectuent dans des zones non touchées, souligne l'organisation. De nombreux arrêtés ont été pris avec un manque de discernement en application du principe de précaution qui ne s’imposait pas forcément dans tous les cas".

Cacophonie générale


À l’approche de l’annonce d’un nouvel épisode neigeux, l’OTRE rappelle qu’à la suite des évènements des hivers précédents, une procédure de gestion et d’information avait été mise en place avec le ministère de l’Intérieur et le ministère en charge des Transports. Dans celle-ci, les organisations professionnelles étaient associées à la gestion de l’évènement, sans toutefois intervenir dans la prise de décision finale. "Cette procédure avait donné des résultats assez probants. Dans le cas présent, cette procédure n’a pas été mise en place. Il en a résulté une cacophonie générale dans la diffusion de l’information", déplore l'OTRE, qui attend que les professionnels soient de nouveau associés à la chaîne de décisions afin que les informations circulent le plus rapidement possible vers l’ensemble des entreprises et qu’elles prennent les décisions adéquates.

* FNTR : Fédération Nationale des Transports Routiers ; Union TLF : Union des Entreprises Transport et Logistique de France

** OTRE : Organisation des Transporteurs Routiers Européens

Photo fournie par la FNTR

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