Interdiction progressive des poids lourds et VUL diesel à Grenoble et sa métropole




Grenoble et sa métropole (dix communes) ont présenté le 1er mars un dispositif d'interdiction progressive des véhicules de marchandises circulant au diesel (VUL et poids lourds) d'ici 2025.

Le plan se fera en 4 étapes :

  • en 2019 seront interdits de circulation les poids lourds et utilitaires affichant une vignette Crit'air 5 (entre 3 et 7 % des véhicules, selon une estimation réalisée avec les entreprises) ;

  • en 2020, l'interdiction ira jusqu'aux Crit'air 4 (entre 8 et 18 %),

  • en 2022 elle intégrera les Crit'air 3 (entre 19 et 27 %),

  • et en 2025, les Crit'air 2 (entre 30 et 44 %).


La métropole promet des mesures d'accompagnement dans le but de trouver des alternatives aux livraisons effectuées avec les véhicules les plus polluants. Depuis la fin de l'année 2016, Grenoble Alpes Métropole a déjà créé une zone à basses émissions au centre-ville du chef-lieu de l'Isère, concernant tous les véhicules en circulation. Le périmètre concerné par ce nouveau plan concerne dix communes, dont les trois plus importantes que sont Grenoble, Saint-Martin d'Hères et Echirolles ; il représente 65 % des 450 000 habitants de l'agglomération. Les autoroutes à l'intérieur du périmètre sont également concernées.

Pourquoi le transport de marchandises est-il visé en premier ?


L'accent est mis sur le transport de marchandises car il émet, d'après une étude révélée par la métropole, 36 % des particules fines (PM10) et 47 % des oxydes d'azote (NOx) de l'ensemble des polluants liés au trafic routier dans son périmètre. Il s'agit d'une zone urbaine dense. «Plus des trois quarts des habitants sont exposés à des dépassements des valeurs recommandées par l'OMS», selon l'organisme ATMO Auvergne-Rhône-Alpes. 114 décès par an seraient liés à la pollution dans le bassin, soit neuf fois plus que les accidents de la route, avance la métropole grenobloise.

Pour les véhicules des particuliers (autos et deux-roues motorisés), rien ne change : la métropole utilise déjà le système de vignettes Crit’air, qu’elle a été l’une des premières à mettre en place : depuis la fin 2016, plusieurs pics de pollution ont amené à des interdictions provisoires des plus polluants, sous peine de contravention. Le pari des élus, via cette politique ciblant les utilitaires et poids lourds, privés comme publics, c’est «d’amorcer l’écosystème», et de le «préfigurer pour les véhicules personnels», souligne à Liberation.fr Yann Mongaburu, élu EELV chargé des déplacements à la métropole.

«C'est un vrai accord historique, avec une progressivité qui permet aux acteurs économiques de s'adapter et d'anticiper les évolutions avec des aides financières nationales et locales», a déclaré à l'AFP Christophe Ferrari, président (PS) de Grenoble Métropole. Cette réglementation «aura un effet sur les trois quarts des émissions du territoire métropolitain», estime la Métropole.

Centre de distribution urbaine


Pour aider à avoir les derniers kilomètres de livraison en véhicules fonctionnant avec un autre carburant que le gazole, un premier centre de distribution urbaine - où sont réceptionnées les marchandises de plusieurs transporteurs pour les regrouper par destinataires - a été créé en février 2016 au Marché d'intérêt national de Grenoble. Il fournit en denrées périssables les restaurateurs et traiteurs du centre.

Un deuxième centre, généraliste cette fois, sera implanté à Fontaine, commune limitrophe de Grenoble, durant le second semestre de l'année 2018. Il est porté par un consortium piloté par La Poste, en partenariat avec la CDC, les Mousquetaires, Engie, GNV Alpes Grenoble, etc. Les acteurs de l'énergie (GRDF, GEG, Total) sont aussi partie prenante du projet, eux qui auront à déployer les bornes d'alimentation en biogaz, gaz naturel et électricité. Les 161 bornes électriques de l'expérimentation sur trois ans de mini-voitures électriques de ville, conçues par Toyota, seront réutilisées.

La lutte contre la pollution était déjà dans la feuille de route des élus, mais le fait que la France soit en infraction avec la réglementation européenne en matière de qualité de l'air et donc exposée à de lourdes amendes qui pourraient être en partie mises à la charge des collectivités concernées, a pu jouer le rôle d'aiguillon. Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, ambitionne déjà «l'éviction de tous les diesels à terme», incluant donc les voitures individuelles «d'ici 2030». Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, vise 2040.







Comment se feront les contrôles ?


Derrière la mise en place de ce plan, se cache la question du contrôle des véhicules en circulation. Hors le centre-ville, Grenoble est un nœud routier, un carrefour à l'entrée des Alpes, une porte d'entrée vers plusieurs pays. Le trafic routier et le transport de marchandises long courrier y est dense. La police municipale pourra sans doute sévir dans la cité et verbaliser les contrevenants. Mais quid du réseau autoroutier ? La métropole aura-t-elle recours à la vidéo-surveillance pour détecter le numéro de vignette sur les pare-brise ? La métropole ne s'est pas prononcée sur cette question.




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