Tribune : les professionnels du camion gaz alertent Bruxelles sur leur avenir

"Je roule au biogaz", est-il inscrit sur ce camion benne à ordures ménagères de l'euro-métopole de Strasbourg (Bas-Rhin). Les professionnels de la filière demandent à ce que l'Union européenne prenne en compte cette solution de carburant non fossile dans le cadre de la décarbonation du transport routier de marchandises.

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France mobilité biogaz (FMB), en tant que représentant des acteurs de la filière du gaz carburant en France, exprime son inquiétude vis-à-vis de l'accord politique sur les émissions de CO₂ des véhicules lourds, conclu le 18 janvier dernier entre le Parlement et le Conseil européen, avant son vote définitif par le parlement le 22 avril.

Pourquoi cet accord est-il critiqué ? Cet accord, tel qu'il se présente actuellement, ne reconnaît pas le bioGNV (bio-gaz naturel véhicule) comme un carburant vertueux pour décarboner les transports lourds, compromettant ainsi l'avenir de notre filière et la contribution qu’elle est en mesure d’apporter au verdissement du secteur des transports.

Pourquoi l'association FMB est inquiète ? Notre filière partage pleinement les objectifs de décarbonation français et européens et c’est pour cette raison que nous formulons des inquiétudes quant à la réalisation effective des objectifs présents dans le texte.

Nous sommes animés par la conviction profonde que toutes les solutions vertueuses pour décarboner le transport lourd doivent être prises en compte. Nous continuerons de plaider pour la reconnaissance du bioGNV, première alternative au diesel dans le transport de marchandises et de voyageurs.

Quels sont les atouts du biogaz ? Le bioGNV, carburant renouvelable et produit en France, permet de diviser par cinq les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux motorisations diesel. En outre, il contribue à la valorisation des déchets agricoles en circuit court par la méthanisation, créant ainsi de nouvelles opportunités économiques pour les agriculteurs.

Que revendique FMB ? Nous insistons sur l’importance d’introduire un facteur de correction du carbone (FCC) pour permettre au bioGNV de jouer son rôle aux côtés de l’électricité et de l’hydrogène.

« Notre filière est résolument engagée dans l’accélération de la décarbonation, souligne Erwan Cotard, président de France mobilité biogaz. En ayant fait le choix de nous tourner vers le 100 % bioGNV d'ici moins de 10 ans, nous contribuons à la décarbonation des transports par une transition à la fois durable et économiquement viable. Le bioGNV est une technologie mature et adaptée aux besoins opérationnels des acteurs du transport : encourager de nouvelles filières ne doit pas compromettre le développement des solutions existantes. »

Quelles sont les échéances européennes ? En 2025, la Commission européenne étudiera deux sujets centraux pour notre filière : un cadre cohérent d'incitations pour le biogaz, les biocarburants liquides avancés et les carburants renouvelables d'origine non biologique et l’intérêt d’une méthodologie pour l'enregistrement des véhicules utilisant exclusivement des carburants neutres en CO2.

Quelles solutions apporte FMB ? Nous tenons à souligner que l'inclusion par le Conseil de la proposition d’une méthodologie pour homologuer des véhicules roulant exclusivement avec des biocarburants constitue une amélioration significative par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne.

Nous souhaitons contribuer à ces deux études et qu’elles soient une opportunité de permettre au biogaz comme carburant de prendre sa place au sein du mix énergétique, en tant que solution légitime, pour développer une mobilité respectueuse de l'environnement.

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