Fiscalité carburant : « mobilisation nationale des transporteurs le 7 décembre »

Le 28 novembre, les antennes des Hauts-de-France de l’OTRE et de la FNTR (*) appellent les transporteurs à bloquer les axes routiers vers la Belgique. A Solutrans, le 21 novembre, nous avons rencontré Aline Mesples, présidente de l’OTRE. Elle explique les raisons de cette mobilisation.

Aline Mesples, présidente de l'OTRE, le 21 novembre à Solutrans.


Aucun représentant du gouvernement n’est venu visiter Solutrans. Le secrétaire d’Etat aux Transports a expliqué qu’il assistait aux obsèques de Raymond Poulidor pour justifier qu’il n’inaugurerait pas le salon du transport routier. Estimez-vous cela logique, avec tout le respect que l'on a pour le coureur cycliste et sa famille ?
C'est une attitude méprisante, et jugée comme telle par les transporteurs. Il était logique que le ministre des Sports assiste aux obsèques de Raymond Poulidor, et que le secrétaire d'Etat aux Transports visite ce salon de dimension européenne, qui se déroule en France. Nous sommes déçus, surtout dans le contexte actuel.

Est-ce le reflet de relations qui se distendent entre ce gouvernement et les organisations professionnelles du transport routier de marchandises (TRM) ? En 2017, c’était la lune de miel avec la ministre de l’époque, Elisabeth Borne…
Nous avons peu de relations, en fait. Depuis l’élection présidentielle de 2017, nous avons connu une première année productive avec Elisabeth Borne. Et ensuite… On voit bien que le financement des infrastructures routières est un problème pour eux. C'est un dossier redondant dans la profession. Mais nous leur avons donné des moyens de le traiter, nous avons été force de proposition.
Ce qui est insupportable, c'est que nos propositions n'aient pas été étudiées. Elles sont balayées, alors même que la représentation parlementaire de LREM s’est montrée intéressée par notre travail. Les sénateurs LR et les Socialistes ont présenté un amendement au projet de loi de finances 2020 avec notre éco-contribution. Sans succès…. Là, on ne se comprend plus.

Et au niveau européen, c'est mieux ?
Hélas non. Où sont les députés qui sont censés défendre le Paquet mobilité, et les entreprises du TRM comme les conducteurs français ? Sur le salon, nous n'avons rencontré que les représentants du Rassemblement national, et personne d’autre.

A quoi est dû ce que vous considérez comme du mépris ?
Le gouvernement est dans une posture liée à la transition énergétique. Le camion est à bannir. L'autocar aussi, d’ailleurs, puisqu’à Paris, on n’en veut plus pour transporter les touristes. On fait face à un déni de ce qu'apporte notre profession à l'économie française ! Et pourtant, nous représentons des entreprises qui sont les championnes du monde de la régulation sociale et de la transition énergétique. Mais nous nous sentons nous abandonnés en rase campagne.

Face à ce mépris, des fédérations locales annoncent une mobilisation. Laquelle ?
L’OTRE et la FNTR des Hauts-de-France lancent les hostilités le 28 novembre. Nous sommes en réflexion pour un positionnement au niveau national, et envisageons une journée de mobilisation le 7 décembre prochain.

Quelle forme prendra-t-elle ?
Notre stratégie sera de bloquer des axes internationaux. Au delà du rabotage de 2 centimes d'euros sur la TICPE, on fait supporter le financement des infrastructures par les transporteurs français uniquement alors que toute l'Europe des transports transite par les routes de l’Hexagone. Les camions étrangers ne font pas le plein d'essence en France, là où le gazole est le plus cher, ils le font avant d'entrer, et ne paient pas la TICPE. Nous voulons montrer que l'Europe des transports est en train de décapiter le transport routier français. Pour l'instant, nous n'avons pas baissé les bras.

Cette mobilisation patronale est commune à toutes les organisations professionnelles ?
Nous sommes unis. S'il y a action, elle sera commune. Le 20 novembre, nous avons eu l'agréable surprise de constater que l'administration des douanes avait déjà rédigé une circulaire annonçant le rabotage des 2 centimes, alors que le Sénat et l'Assemblée nationale ne s'étaient pas encore exprimés. C'est un déni de démocratie, c'est incroyable, on n'a jamais vu ça : l'administration dirige la France.




* OTRE : Organisation des transporteurs routiers européens
FNTR : Fédération nationale du transport routier




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