Réponse à l’énigme de mercredi dernier : la cabine de ce singulier camion n’a pas été oubliée, elle se trouve même parfaitement à sa place, c’est le moteur qui l’est moins. En effet, on a affaire ici à un châssis à moteur arrière et à cabine centrale, donc étroite, qui sous cet angle et avec cette encombrante citerne (de près de 32 000 l) se trouve tout simplement masquée sur la photo. Mais vu de profil, tout s’éclaire.
Quel intérêt maintenant d’avoir un camion-citerne à moteur arrière ? Aucun. Sinon un entraînement assez direct de la pompe. Il s’agit en fait d’une transformation sur un châssis d’occasion (un Oshkosh 6x6 de 1986), conçu à l’origine pour être carrossé en porte-malaxeur à déchargement frontal. Une formule inconnue en Europe mais qui a ses adaptes en Amérique du Nord et qui s’avère plus rationnelle et plus simple avec une motorisation arrière puisque la toupie est montée « à l’envers ».
Voilà à quoi ressemble un porte-malaxeur moderne à déchargement frontal. Ici un Oshkosh série S 10x6 ayant la particularité d'être alimenté au gaz naturel compressé. Le moteur est installé dans le porte-à-faux arrière et la cabine est avancée, au-dessus des roues avant, juste en-dessous de l’ouverture de la cuve. Il est ainsi possible de livrer du béton de manière précise, sans quitter le poste de conduite, à l’aide de goulottes commandées.
En opération, voilà comment s'effectue un déchargement avec ce type de camion. On comprendra aussi pourquoi ces porteurs sont presque toujours réalisés sur une base de 6x6, avec pont avant moto-directeur : appelés à s’approcher au plus près des points de livraison, donc de pénétrer fort avant dans les chantiers, ils doivent disposer d’une motricité suffisante pour évoluer sur des terrains non-préparés, voire accidentés. Aux Etats-Unis, les loueurs de pompes à béton les apprécient peu, car ils évitent assez souvent de devoir recourir à leurs services…