Regardez bien ce diesel. Quarante-six ans le séparent du V8 actuel de Scania, le dernier V8 du marché, le seul à avoir survécu au couperet de la norme Euro 6 – alors qu’en 1969, rien qu’en Europe, une dizaine de motoristes, au moins, ne jurait que par une architecture en V.
Sous cet angle, cabine basculée, ce qui frappe, c’est la nudité du DS14. Tout est accessible, visible et la principale concession à la modernité semble être ce gros turbo que l’on voit, au premier plan. Sur le DC16 de 2015, le moteur disparaît littéralement sous les conduits, gaines et autres tubulures. Il faut dire que les deux n’évoluent pas dans le même monde : 24,6 ch/l pour le premier, 44,5 ch/l pour le second. La puissance spécifique a augmenté dans l’intervalle d’un facteur 1,8. C’est phénoménal. D’autant que, dans le même temps, la consommation spécifique a suivi la tendance inverse (presque dans les mêmes proportions) et que les émissions, si difficiles à piéger sans dégrader la consommation (et dont personne ne se souciait en 1969), sont désormais toutes éliminées. Ou quasiment. Voilà qui suffit à expliquer l'écart de complexité entre les deux.
A ce propos, si vous ne l’avez pas déjà lu, vous trouverez dans le France Routes de juin un essai. Justement celui d’un R730. Le genre de tracteur qui ne laisse personne indifférent. Plus que quelques jours pour vous le procurer…