Philippe Tabarot a participé, le 4 décembre, à un conseil des ministres européens des Transports. Le menu était copieux, selon ses collaborateurs, et certaines décisions auront une influence sur le transport routier de marchandises (TRM) par camion. La discussion a notamment porté sur la révision de la directive européenne sur les poids et dimensions des véhicules.
Position inflexible
Sur les méga-camions, la position française exprimée lors de ce conseil est que l'Europe laisse la main à chaque Etat membre de l'Union quant à l'autorisation de circulation sur son territoire. La position française reste néanmoins inflexible : elle n'autorise pas la circulation des european modular systems (EMS, systèmes modulaires européens en français), ces combinaisons de tracteur et remorques de 25,25 m de long, qui sont à l'essai dans certains pays comme l'Allemagne, et déjà autorisés en Espagne. Cette position ne satisfait pas les organisations de transporteurs, dont l'OTRE.
Le 44 t électrique favorisé
Quant à la circulation transfrontalière des camions de 44 t, elle aussi en question dans le cadre de la révision de cette directive, la France n'y est pas plus favorable. Elle autorise leur circulation dans l'Hexagone sous certaines conditions, mais ne souhaite pas que tous les camions de 44 t puissent traverser les frontières. A Bruxelles le 4 décembre, le ministre français des Transports s'est montré favorable à la position défendue par son homologue danois, à savoir d'autoriser uniquement la circulation transfrontalière des poids lourds électriques de 44 t. « L’accord trouvé favorise, conformément à ce que défendait la France, les poids lourds électriques et le transport intermodal, a commenté Philippe Tabarot. Il permettra d’accélérer la décarbonation du transport routier de marchandise tout en préservant les infrastructures routières et la part modale du transport ferroviaire et fluvial ».
Pas de contrôle technique pour les véhicules de plus de 10 ans
A l’issue des négociations, l’accord obtenu prévoit par ailleurs d’adapter le contenu du contrôle aux véhicules électriques et hybrides ainsi qu’aux systèmes modernes de sécurité et d’aide à la conduite (Adas). Il intègre également l’obligation d’enregistrement des relevés de compteurs kilométriques afin de mieux prévenir la lutte contre les fraudes.
A l’initiative de la France, certaines mesures jugées trop contraignantes pour les usagers au regard de leurs bénéfices limités ont été abandonnées, notamment la proposition d’imposer un contrôle technique annuel aux véhicules de plus de dix ans, en lieu et place du rythme biennal actuellement appliqué au niveau national.
