Face à une pénurie alarmante de places de stationnement sûres pour poids lourds – près de 390 000 aujourd’hui, et 483 000 d’ici 2040 si rien n’est fait – la Commission européenne envisage d’assouplir une règle phare du Paquet Mobilité : l’interdiction du repos hebdomadaire régulier en cabine.
Pas assez de parkings
En vigueur depuis 2020, cette mesure impose aux chauffeurs de dormir dans un hébergement adapté, afin de garantir leur bien-être. Mais une étude publiée le 11 avril par la Commission souligne l’inadéquation entre cette exigence et la réalité du terrain. La majorité des aires existantes ne sont pas certifiées, les infrastructures de confort sont souvent absentes, et les hôtels, lorsqu’ils existent, sont mal adaptés aux besoins des conducteurs :
- prix souvent prohibitifs,
- services peu adaptés aux horaires.
Repos en cabine, sous conditions
Pour faire face à cette situation, Bruxelles évoque la possibilité d’autoriser le repos en cabine sur des parkings offrant sécurité et services, affichant le label Or ou Platine : surveillance 24h/24, personnel sur place, etc.
Les syndicats n'en veulent pas
Une option dénoncée par la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF), qui y voit une régression sociale. Selon elle, permettre à nouveau aux chauffeurs de vivre dans leur camion serait un retour en arrière, contraire aux objectifs initiaux du Paquet Mobilité. Elle critique également l’étude pour son manque de concertation avec les syndicats.