Une grande majorité des conducteurs de véhicules utilitaires en France (91 %) estiment que leur stress professionnel a un impact négatif sur leur conduite, tandis que 66 % (70 % au niveau européen) considèrent le stress comme un facteur majeur de l’augmentation des risques sur la route. Ce sont les conclusions de l'étude paneuropéenne intitulée « Le coût caché du stress et son impact sur la sécurité routière » (publiée en anglais sous le titre : « The unseen toll : driver stress and road safety ») et commandée par Geotab, l'un des acteurs majeurs de la gestion de flotte.
Étude à l'échelle européenne
En avril 2025, Geotab a interrogé 3 501 conducteurs de véhicules industriels (véhicules utilitaires légers et poids lourds) en France, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Espagne et Royaume-Uni. Le résultat est sans appel : la quasi-totalité d'entre eux (95 %) estiment que le risque d’accident a augmenté au cours des cinq dernières années. Un chiffre qui atteint 96 % en France ! 61 % jugent cette hausse « très » ou « assez importante ».
Pression professionnelle
La pression professionnelle semble contribuer à ce stress. En moyenne, un conducteur sur deux admet dépasser régulièrement les limitations de vitesse pour réussir à terminer ses missions à temps. Une situation que les conducteurs interrogés estiment fréquente en Irlande (64 %), aux Pays- Bas (62 %) et en Allemagne (59 %). En France, 40 % de ces professionnels de la route admettent être ainsi contraints à se mettre en infraction.
Les bouchons agacent
Près de deux tiers (64 %) des conducteurs interrogés soulignent que la forte densité du trafic et les travaux sur la route rendent leur travail difficile. C’est en Espagne que cette difficulté est la plus ressentie : 78 % des répondants concernés, beaucoup plus qu'en France (50 % des répondants concernés).
Dangereux smartphone
Interrogés sur les pratiques à risque qu’ils observent le plus fréquemment, l’usage du téléphone portable au volant par d’autres conducteurs est le comportement dangereux le plus signalé. C'est en Italie (59 %) et en Espagne (53 %) que ces signalements sont les plus nombreux. En France, les déclarations relatives à ce comportement dangereux ne sont que de 41 %, devançant les mauvais conducteurs (36 %), les excès de vitesse (35 %) et les infractions commises par les cyclistes et usagers des deux-roues (30 %), comme un feu rouge non respecté.
Sensation d'isolement
De nombreux conducteurs ne se sentent pas soutenus par leur employeur. Plus de la moitié d'entre eux (55 %) ne se sentent pas à l'aise pour demander de l'aide à leur employeur en cas de stress ou d'autres problèmes de santé mentale, ce chiffre atteignant 66 % en Irlande, 60 % en Allemagne et 46 % en France. Près de la moitié (48 %) des chauffeurs français déclarent que leur employeur offre un niveau de soutien faible ou inexistant, juste derrière l’Espagne (50 %) mais loin devant le Royaume-Uni (35 %) ou encore l’Irlande (19 %).
Un job peu attractif
Conséquence, 38 % des personnes interrogées en France ont envisagé de quitter leur emploi au cours des 12 derniers mois. Une proportion qui grimpe à 46 % au Royaume-Uni et à 58 % aux Pays-Bas. Or ce constat survient à un moment où plus de 200 000 postes de chauffeurs routiers restent vacants en Europe. La pénurie pourrait atteindre 745 000 postes d’ici 2028, selon McKinsey.
Forte pression
« Les résultats de cette enquête mettent crûment en lumière la forte pression que subissent les conducteurs, avec des conséquences sur la sécurité routière pour tous les usagers », constate Edward Kulperger, vice-président de Geotab Europe et Moyen-Orient. L’économie européenne dépend en grande partie de ces professionnels, mais le stress chronique les pousse à quitter le secteur, mettant en péril la sécurité sur nos routes.
« Les conducteurs doivent composer avec un stress professionnel intense, des comportements dangereux sur la route au quotidien et des contraintes de temps fortes, mais beaucoup ne se sentent pas soutenus ou mal à l'aise pour demander de l'aide, poursuit Edward Kulperger. Il devient urgent que les employeurs offrent un meilleur soutien en matière de santé mentale ».
Geotab avance une solution
Les conclusions de Geotab soulignent clairement la nécessité d'investir davantage dans le soutien aux conducteurs, la gestion du stress et la promotion d'une culture de la sécurité. « Un véritable engagement est nécessaire pour assurer la sécurité des routes et le bon fonctionnement des chaînes logistiques », souligne Edward Kulperger.
Geotab préconise la mise en oeuvre de programmes de sécurité appuyés par des données télématiques et des modèles d’IA avancés, permettant une approche proactive en identifiant les risques, en accompagnant les collaborateurs vers des comportements plus sûrs et en suivant les indicateurs de bien-être.